La Capoeira

La capoeira est un art martial aux multiples facettes, souvent perçu comme une danse, qui puise ses racines dans les traditions africaines introduites au Brésil dès le XVIe siècle, à l’époque de la colonisation portugaise. Avec le temps, cette pratique s’est répandue, s’imposant comme un élément culturel emblématique du pays.

Les Africains, réduits en esclavage, furent massivement employés dans les plantations de canne à sucre. À leur arrivée, ils étaient regroupés dans les mêmes quartiers, sans distinction d'origine ethnique ou régionale. Cette stratégie des colons visait à briser les solidarités culturelles et à prévenir toute forme de révolte.

Face à l'interdiction formelle de toute forme de combat ou de lutte dans les Senzalas (quartiers d’esclaves), les esclaves ont dû faire preuve d'ingéniosité. Pour dissimuler leur entraînement martial, ils ont intégré les rythmes de leur musique et les mouvements de leurs danses traditionnelles, donnant naissance à une forme de combat masqué : la capoeira. Cet art devint ainsi un puissant outil de résistance physique et culturelle.

Le mot « capoeira » fait référence à des espaces ouverts ou dégagés où cette pratique avait lieu, comme des terrains herbeux ou des clairières. Les chants qui accompagnent le jeu trouvent leur origine dans les rituels religieux africains et sont interprétés au rythme d’instruments traditionnels de percussion. Ces musiques incitent les capoeiristes à se balancer, à sauter et à se mouvoir dans une chorégraphie codifiée.

Longtemps interdite, la capoeira fut criminalisée au Brésil de 1890 à 1937. C’est Mestre Bimba qui, en la présentant comme une discipline éducative et physique, réussit à en modifier l’image. Lors d’une démonstration devant le président Getúlio Vargas en 1937, ce dernier fut impressionné par la richesse des mouvements, des rythmes et de l’histoire de la capoeira. Dès lors, elle fut reconnue officiellement comme un sport national brésilien.